Message de noël
À chaque fin d'année, les périodes de fêtes nous rendent attentifs à la conclusion des mois écoulés, et à la préparation des mois à venir.
Les 12 nuits qui s'écoulent entre les dates de Noël et de l’Épiphanie peuvent être perçues comme les symboles des 12 prochains mois encore en germes. On peut y déposer les intentions profondes, les vœux qui portent nos cœurs vers ce qu'il pourra y avoir de meilleur.
En cette fin d'année 2020, nous sommes plongés dans des circonstances si particulières que les attentes s'expriment avec plus de force encore. Dans nos vies résonne cet appel, plus ou moins sourdement mais avec insistance : « Il se passe quelque chose !... »
Dans le ciel, à ce même moment, précisément à ce solstice d’hiver, nous observons la conjonction des planètes Saturne et Jupiter : ils se rejoignent comme un mystérieux indicateur.
Dans son Calendrier des étoiles, Wolfgang Held, de la Section mathématiques et astronomie au Goetheanum, décrit comment cet événement des astres peut être ainsi perçu et ressenti :
« De même que les yeux sont les portes de l’âme, les planètes sont les portes de la grande âme, l’âme du monde, comme dit Platon. Jupiter et Saturne dans le ciel étoilé, sont comme le majeur et le mineur en musique, et comme, dans le visage humain, le côté droit et le côté gauche. Notre œil droit regarde le monde comme Jupiter brille et ordonne le système planétaire. Notre œil gauche, comme Saturne, brille doucement et représente la maturité intérieure, l'empathie et la transcendance. C'est probablement la raison pour laquelle on ne se lasse pas de contempler le visage humain tout au long de sa vie : il porte en lui la conversation entre dehors et dedans, entre comprendre et ressentir en profondeur, entre Jupiter et Saturne. Il s'agit aussi des deux champs de force du Je humain : le pouvoir de jugement et la réceptivité, qui doivent tous deux être développés si l'on veut que la personnalité s'épanouisse. Jupiter représente la faculté de comprendre, le pouvoir de discrimination, et Saturne la sensibilité, le pouvoir d'empathie.
Un an de rapprochement et un an de nouvelle distanciation, c'est le temps qu'il faut pour observer ce côté cosmique du visage humain dans le ciel nocturne. Lorsqu'il a vu la conjonction de Saturne et de Jupiter en 1604 avec, cette année-là, une nouvelle étoile supplémentaire, une supernova, Johannes Kepler y a reconnu un écho de l'étoile des rois-mages. En 7 avant J.-C., selon son calcul, c'est une conjonction de Jupiter et de Saturne en Poisson qui est devenue un signe pour les mages. Jupiter et Saturne, la capacité de connaissance et la capacité d'empathie, ces deux côtés du Je, se retrouvent à nouveau le 21 décembre 2020. C'est le solstice d'hiver, la fête du Soleil spirituel, de sorte que le Soleil prend pleinement part lui aussi à cette rencontre. C'est le moment de Noël et donc probablement un appel à développer ces deux facultés qui sont déjà là dans tout visage humain, la connaissance et la sensation, la sagesse et la capacité d'empathie*. »
Le comité de la Société anthroposophique en France prend à cœur de formuler, à l'occasion de ces temps si particuliers, ses souhaits chaleureux à l'adresse de toutes et tous. Que cette période puisse être source de forces lumineuses et fécondes pour les temps à venir.
Praxède Dahan, René Becker, Henri Mendaille et Alain Tessier
*Wolfgang Held, Sternkalender Ostern 2020 bis Ostern 2021. Die Große Konjunktion von Jupiter und Saturn, Verlag am Goetheanum, 2019 ; traduction R. Burlotte