QUESTIONS FRÉQUENTES
Chers visiteurs, vous avez ici la possibilité de consulter des réponses à des questions fréquemment posées à la Société anthroposophique en France. Si cette rubrique vous semble incomplète ou si les réponses proposées ici devaient être plus approfondies, vous pouvez nous adresser vos suggestions via notre formulaire de contact.
+ Comment devenir membre de la Société anthroposophique en France ?
La société anthroposophique en France est d’abord une association de loi 1901 ouverte à toute personne souhaitant participer ou favoriser ou soutenir les activités de la Société. L'adhésion va de pair avec une cotisation dont le montant indicatif peut varier selon les moyens. Pour plus de détails, veuillez vous reporter au paragraphe : devenir membre.
+ Comment quitte-t-on la Société anthroposophique ?
Sur simple demande. Aucune explication ni justification n’est exigée. En général, les personnes qui démissionnent envoient un courrier pour signifier leur souhait de ne plus être considérées comme membre. Elles sont retirées de la liste des adhérents dès réception de leur courrier.
+ Faut-il être membre pour accéder à une conférence, un atelier ou un séminaire ?
Les conférences et séminaires donnés au siège parisien de la Société anthroposophique en France ou ailleurs sont ouverts au grand public. Afin de soutenir financièrement les conférenciers, les animateurs ou l’entretien des bâtiments, une participation est souvent demandée. Seuls certains groupes de travail sont exclusivement réservés aux membres.
+ Quel est le groupe de travail anthroposophique le plus proche de chez moi ?
Vous pouvez trouver la branche ou le groupe de travail le plus proche de chez vous en consultant la carte branches et groupes de la société en France.
+ Faut-il accepter certaines croyances (réincarnation, karma, etc.) pour devenir membre de la Société anthroposophique ?
Chacun est libre de trouver dans les idées fondamentales de l’anthroposophie une cohérence avec ses propres expériences, ses réflexions ou convictions, mais il ne peut être question de devoir adhérer à un corpus d’idées ou d’opinions. Si de nombreux membres ont pu au cours de l’histoire presque centenaire de cette Société avoir une attitude parfois quasi religieuse, dogmatique ou sectaire, cela tient davantage aux difficultés des membres à se situer librement vis à vis de l’œuvre de R. Steiner qu’à la volonté de ce dernier qui n’a eu de cesse de demander aux membres de vérifier ses propositions par eux-mêmes et de mener leurs propres recherches. On peut devenir membre de la Société anthroposophique sur simple demande voir ici.
+ Pourquoi l’anthroposophie, qui se dit « science de l’esprit », est-elle souvent qualifiée de pseudo-science?
On ne considère généralement aujourd’hui comme scientifique que ce qui étudie les phénomènes de la réalité pour autant qu’on puisse les ramener à des causes matérielles mécaniques. L’anthroposophie cherche à élargir la connaissance à ce qui peut être pensé et connu au-delà des perceptions sensorielles tout en gardant la rigueur de la démarche (lire “Le noyau scientifique de l’anthroposophie”). La non-scientificité est l’argument premier avancé par ceux qui refusent a priori le franchissement de cette limite.
+ Quelle est la distinction entre Société et mouvement anthroposophique ?
Par « mouvement anthroposophique », on entend communément toutes les personnes et associations qui s’inspirent pour leurs études, leurs initiatives ou leurs pratiques professionnelles d’un aspect tiré de leur approche anthroposophique. Il est impossible de savoir combien de personnes ont ainsi un lien plus ou moins étroit avec l’anthroposophie. De fait, une minorité de personnes côtoyant l’œuvre de R. Steiner devient membre de la Société par rapport à l'ampleur du mouvement dans son ensemble.
+ Quel est le statut de la Société anthroposophique ?
La Société anthroposophique est entièrement publique. Comme un idéal et un grand défi, on y cherche à cultiver en toute liberté l'approfondissement de la spiritualité et de la vie intérieure. Toute personne qui le souhaite peut y adhérer. L’intégralité des textes fondamentaux de l’anthroposophie est publiée et accessible à tous, en allemand et en anglais. La plupart sont traduits en français. Il n’existe pas de textes « occultes » qui seraient réservés à certains.
+ Existe-t-il une méditation anthroposophique ?
L'espace de la méditation réside en chacun, dans l'intériorité la plus intime. Cependant, dans son essence, la méditation est un acte d'une universalité totale. En ce sens, il n'est pas pertinent de faire des distinctions entre la méditation du point de vue anthroposophique ou celui des grandes sagesses traditionnelles. Il n'en reste pas moins que chaque école de méditation cultive une approche qui lui est spécifique, tant par sa méthode que par ses objectifs. On peut cependant caractériser la méditation du point de vue de l'anthroposophie selon quelques indications simples : Un travail à partir de représentations empruntées au monde sensoriel; un renforcement de l'autonomie dans l'orientation du travail méditatif; une activité intérieure qui établit des relations entre les éléments et les êtres; la recherche d'une présence éveillée et intensifiée à la fois dans la conscience et dans le corps. Un élément central de la méditation anthroposophique, c'est qu'elle est toujours guidée par la pensée et ne mène pas à des états de conscience vagues, de transes ou d'abandon de la conscience de soi. La pensée et la conscience de soi restent toujours au centre.
+ Y a-t-il des maîtres ou des personnes qui guident les autres dans la Société ou au sein de l’École de science de l’esprit ?
Certains membres ont davantage de capacités d’expression ou d’expérience et peuvent en conseiller d’autres. Cependant, cela ne leur confère aucune autorité particulière. Dans la pratique, il y a eu et il y aura toujours des risques de dépendance d’individus par rapport à d’autres, comme cela se produit dans d'autres contextes sociaux. De son vivant, dans ses propres choix de collaborateurs comme dans les initiatives indépendantes qui voulaient s'exprimer, Rudolf Steiner a toujours encouragé la plus grande liberté. Le véritable maître, chacun doit le trouver en lui-même, à commencer par sa propre pensée.
+ La Société anthroposophique ou l’École de science de l’esprit ont-elles des points communs avec la franc-maçonnerie ou une confession religieuse ?
Le fondement premier de la vie spirituelle selon l'anthroposophie, c'est la liberté individuelle. Il n'y a aucune raison de cloisonner ou d'opposer anthroposophie, franc-maçonnerie, catholicisme, ou toute autre recherche spirituelle orientée vers l'humanisme et la dignité humaine. Néanmoins dans les formes instituées, la Société anthroposophique et, en son sein, l'Ecole de science de l'esprit se caractérise par une absence de grades, de degrés ou de distinctions. Il est seulement question de reconnaître que des membres endossent temporairement des responsabilités associatives, ou qui s'engagent en tant que représentants d'initiatives. Dans la limite du respect des statuts, nul n'a le pouvoir d'émettre des directives ou d'imposer des manières de penser.
+ Rudolf Steiner est-il la seule et unique référence pour les membres de la Société ?
Chaque individu, chaque membre est libre de ses références. Il n'est pas souhaitable que les membres ne se basent que sur Rudolf Steiner, même s'il fut à la base de la création de la Société anthroposophique. L'anthroposophie, en tant que recherche, doit reposer sur chacun et s'ouvrir à l'ensemble de la littérture humaine. Bien sûr, l’œuvre écrite et orale de R. Steiner est immense, mais ce foisonnement de livres et de conférences ne constitue pas un enseignement systématique avec un commencement, un développement et une fin. Comme dans toute œuvre prolifique, on peut courir le risque de s'y enfermer. C’est donc à chacun, selon ses intérêts et son mode de penser, d’élaborer son propre cheminement et de veiller à ne pas s'enfermer. Heureuseument, la plupart des gens qui s’intéressent à R. Steiner sont des lecteurs de multiples autres penseurs, philosophes, et s'intéressent à différents courants d'idées. Il ne s’agit pas de croire, mais de penser et de vérifier par soi-même.
+ De quels courants culturels, philosophiques ou littéraires est issue l’anthroposophie ?
L’anthroposophie ou science de l’esprit a une histoire, elle ne peut être comprise isolément, mais se rattache à toute une série de penseurs comme Platon, Aristote, Thomas d’Aquin, Kepler, Goethe, Hegel, Fichte, Novalis, qui tous ont cherché à cultiver une vie spirituelle basée sur une pensée active et autonome.
+ Rudolf Steiner a-t-il prescrit un régime végétarien ou interdit la consommation d’alcool ?
Rudolf Steiner n'a rien prescrit ni interdit. Il a parfois attiré l’attention sur les effets de certains aliments ou de certains régimes alimentaires sur la vie spirituelle, mais il conseillait toujours à chacun de régler sa vie comme il l’entendait et de respecter ses besoins réels. Ce qu’il a toujours fermement condamné, dans ces domaines, c’est le dogmatisme et le sectarisme.
+ Adhérer à la Société anthroposophique signifie-t-il qu’on devienne « anthroposophe » ?
Non, être membre de la société anthroposophique signifie seulement qu'on est intéressé et que l'on souhaite participer ou soutenir. De plus, la définition du terme « anthroposophe » est relativement hasardeuse. On pourrait simplement énoncer que l'« anthroposophe » travaille dans le domaine de l'anthroposophie tout comme se dit « philosophe » celui qui s'occupe de philosophie. N’importe qui peut s’approprier aujourd’hui les approches de l’anthroposophie à travers l’étude des livres ou des rencontres. Bon nombre de personnes étudient seules ou à plusieurs, sans avoir de contact avec un groupe rattaché ou une association de membres. Elles peuvent se dire « anthroposophes ». C’est de leur propre ressort.
+ Rudolf Steiner a-t-il donné des directives pour la vie sexuelle ou l’organisation de la vie quotidienne des personnes intéressées par l’anthroposophie ?
R. Steiner n’a rien écrit ni dit dans ses conférences au sujet de prescriptions quelconques dans le domaine d'un quelconque ascétisme. Il a très peu évoqué ce sujet, comme cela était la norme au début du XXe siècle.
+ Les personnes qui s’engagent dans une initiative inspirée de l’anthroposophie doivent-elles adhérer à la Société anthroposophique ?
En aucun cas, la Société ne cherche à recruter ou à faire du prosélytisme. De nombreuses personnes choisissent de pratiquer le jardinage ou l’agriculture biodynamique, d’inscrire leurs enfants dans une école Waldorf, de se soigner avec des médicaments issus de la pharmacopée anthroposophique ou de travailler dans une institution d’inspiration anthroposophique sans avoir de lien avec la Société anthroposophique. Vouloir devenir membre repose sur un choix individuel. Cela n’engage en rien l’institution dans laquelle la personne travaille, ni ses collègues.
+ Existe-t-il des degrés ou des grades dans l’École de science de l’esprit ?
Il n’existe aucun grade ou rite d’initiation donnant droit à des titres, grades ou degrés. R. Steiner a créé ce qu’il a appelé la « Première Classe » et avait l’intention d’en créer deux autres mais n’a pas eu le temps de les réaliser. Ces classes ne correspondraient pas à des degrés mais à des activités différentes. La Première Classe propose aux personnes qui deviennent membres de l’École de suivre un cheminement méditatif visant à une meilleure connaissance de soi-même et du monde. Ce n’est pas un travail seulement personnel ; il y a un partage avec d’autres personnes qui font des recherches sur des thématiques de leur choix, à partir de questions concrètes qui se posent dans le monde actuel. La section générale de cette École traite des questions « généralement humaines », alors que les sections spécialisées abordent les problématiques pédagogiques, médicales, sociales, artistiques, scientifiques, etc. Plus d’informations sur l’École de science de l’esprit
+ Quelle a été la situation de la Société anthroposophique et de ses membres durant le national-socialisme ?
Dans l’Allemagne nazie, il y a eu, dans tous les milieux de la société civile, des personnes attirées et aveuglées par les idées fanatiques montantes. Certains membres de la Société anthroposophique ont basculé, comme des centaines de milliers d’Allemands, dans cette idéologie. Cependant les chiffres disponibles montrent que le pourcentage de membres de la Société anthroposophique ayant rejoint les organisations nazies est bien plus faible que pour le reste de la population allemande de l'époque. Dans leur recherche d'une "Allemagne nouvelle", certains dignitaires nazis ont montré de la sympathie pour des approches inspirées par l'anthroposophie, comme l'agriculture biodynamique par exemple. Cela mena à des compromissions regrettables, mais qui ne durèrent pas longtemps. Les institutions anthroposophiques furent toutes officiellement interdites, les unes après les autres, par le 3e Reich qui s'est rendu compte qu'elles se fondaient sur une approche individualiste et humaniste incompatible avec les conceptions racistes et nationalistes du national-socialisme. D’une manière générale, rien n’est plus en opposition avec l'anthroposophie, fondée sur une philosophie de la liberté et le respect de tout être humain, que les idées de Hitler qui prônèrent le racisme et la dictature. A ce titre, un rapport établi par le magistrat en affaires criminelles, Bandow, pour le Reichshauptführer SS déclarait : « la Société anthroposophique [...] ne fait pas de différence dans ses rangs fraternels, entre les races, les religions, les sexes et les couleurs... Une mise au pas ou une intégration aux organisations nationales-socialistes existantes doit donc paraître impensable » (rapport BAD Z/B 888, Ad II I B2).
+ Comment s’y retrouver dans l’œuvre prolifique de Rudolf Steiner ?
Parmi les plus de 350 volumes qui constituent l’œuvre complète (GA) de R. Steiner, il est important de distinguer au moins deux catégories.
Les livres écrits (27 volumes). Parmi ceux-ci, on trouve les ouvrages philosophiques, où R. Steiner développe sa méthode de connaissance. Ces textes fondateurs ont été rédigés pour l’essentiel dans la première partie de sa vie (1886-1897), mais il a toujours insisté pour qu’on y cherche le fondements méthodologiques de toute son œuvre. Puis viennent les ouvrages où il expose les résultats de ses recherches spirituelles dans un langage marqué par la théosophie chrétienne, où il décrit la constitution de l’être humain, la cosmogonie, le chemin de développement intérieur... On trouvera finalement des ouvrages plus originaux, poétiques, aphoristiques ou orientés vers des questions pratiques comme son livre sur la question sociale.
Les conférences (310 volumes). R. Steiner a parlé pour toutes sortes de publics : théosophes (1900-1912), membres de la Société anthroposophique (1912-1924), mais aussi grand public, ainsi que pour des cercles de professionnels (médecins, artistes, pédagogues, ouvriers, théologiens, ingénieurs, agriculteurs, etc.). Beaucoup de ces conférences ont été sténographiées puis imprimées, sans que R. Steiner ait eu la possibilité de les relire lui-même. Ce sont donc des traces d’un travail vivant, qui n’étaient pas destinées à être publiées telles quelles. Ces textes ne sont pas forcément tous fiables, et devraient être maniés avec précaution. On y trouve une multitude de propositions pour travailler et approfondir la science de l’esprit dans de nombreux domaines, mais certaines pages (une centaine sur 90 000) sont plus ou moins problématiques, surtout si on les lit sans connaître leur contexte. Quelques phrases sont souvent relevées et stigmatisées pour caricaturer et dénigrer toute l’anthroposophie ou (et) faire passer R. Steiner pour raciste, anti-scientifique, fou, etc. Cependant, il est impossible de se faire une idée juste de ce qu’est l’anthroposophie en se fondant sur quelques phrases. L’étude de l’œuvre de Steiner, comme celle d’Aristote, de Kant, ou d’Einstein, suppose un travail sérieux, et il n’existe pas vraiment de chemin simple pour y accéder.
+ Les élèves des écoles Waldorf adhèrent-ils par la suite à l’anthroposophie et à la Société anthroposophique ?
Lorsqu’ils sortent de l’école, les élèves poursuivent normalement leurs études et se dirigent vers toutes les professions. De fait, très peu d’entre eux (moins de 2 %) s’approchent de l’anthroposophie, deviennent professeurs dans une école Waldorf ou adhèrent à la Société anthroposophique.
+ Quel est le rôle du comité et comment ses membres sont-ils choisis ?
Dans de nombreux pays, les sociétés anthroposophiques se dotent des formes associatives adaptées aux règlementations. En accord avec les membres et en toute autonomie, chacune se donne un mode de fonctionnement et de représentation qui lui est propre. Le dénominateur commun à toutes les Sociétés de pays comme à la Société générale au Goetheanum, c'est la non-directivité. Les personnes mandatées portent la responsabilité juridique qui incombe à l'institution, et s'expriment pour la représenter, face aux médias par exemple. Les membres de ces comités (en allemand: Vorstand) sont toujours appelés par cooptation, puis validés par les Assemblées Générales en fonction des statuts. La durée des mandats varie selon les pays.
En France, le comité n'est plus qualifié de « directeur » depuis plus de 20 ans. Il n'y a pas actuellement de fonction de « président ». Seules subsistent les fonctions de « secrétaire général » qui s'investit dans la relation avec le Goetheanum et les autres Sociétés de pays, et « trésorier ». Chaque année, la composition du comité est soumise à l'agrément de l'Assemblée Générale.