Exposition en cours
Chantal Werner-Wachter
MOTIFS DANS LA SÉRIE
« Au milieu du fleuve entre les deux rivages »
du 9 novembre 2024 au 25 FÉvrier 2025
Chantal Werner-Wachter
Née à Paris en 1953, études de psychologie, pédagogie et art thérapie
Activités professionnelles :
- Jardinière d’enfants à l’École Rudolf Steiner à Montréal (Canada)
- Pédagogie curative avec des jeunes en difficulté d’apprentissage scolaire
à Reutlingen et à Lörrach (Allemagne)
- Enseignante en français et en arts plastiques dans l’enseignement secondaire à Bâle (Suisse)
- La peinture, un fil rouge dans ma vie
Dans mon atelier
Je suis au milieu du fleuve allant d’une rive à l’autre.
Avant de partir, encore sur la terre ferme, je prépare mon médium de cire d’abeille, avec de la résine de Dammar et des pigments de couleurs, et réchauffés. Il s’agit de la technique à l’encaustique (du grec : faire bruler).
Je travaille aussi avec de la cire froide, que je prépare avec de la térébenthine, des pigments de couleurs et des peintures à l’huile. Aujourd’hui je peins sur du bois, sur du papyrus ou sur des toiles de lin.
Ainsi je quitte la rive pour rencontrer l’imprévisible et la métamorphose entre le visible et l’invisible.
Le poète Jean-Claude Renard (1922-2002) formula ainsi ce dont il s’agit :
Comment voir
Ce que les yeux ne voient pas
Comment faire
Ce que les mains ne font pas
Comment être
Ce que les choses ne sont pas
Comment dire
Ce que les mots ne disent pas
En travaillant avec les couleurs, les substances et les formes je deviens moi-même le laboratoire. Peindre devient méditation et prière face et avec les différents mondes et leurs esprits.
Qui m’accompagne ?
La série d’esquisses pour peintres de Rudolf Steiner revêt depuis une dizaine d’années une importance grandissante pour moi, marquée par des séjours d’études au Goetheanum. Ses conférences sur le karma, ses Drames Mystères, les mantras de la classe et les paroles de fondation font depuis toujours partie de mon chemin. Ma biographie m’a conduit à la recherche d’une relation avec les défunts. En 2021 j’ai suivi une formation pour l’accompagnement de personnes en fin de vie. Depuis, je leurs rends visite à l’hôpital Pasteur de Colmar.
En 1994, j’ai terminé mes études de thérapie par l’art à Blaubeuren (Allemagne) en utilisant pour la première fois la cire d’abeille. Je ne me rendais pas compte alors que 30 ans plus tard je me lierai si intensément à cette substance.
Au cours de mes recherches sur son utilisation dans l’activité artistique j’ai appris que partout sur la terre un certain nombre d’artistes travaillent avec de la cire d’abeille.
Sur ce chemin j’ai découvert quelque chose qui me touchait particulièrement, parce qu’il fait apparaître un lien entre le travail avec la cire et la relation avec les défunts : Il s’agit des « Portraits de Fayoum » datant des quatre premiers siècles après le Christ. Ces portraits -réalisés du vivant des personnes – ont été déposés dans leur tombeau, dans les sables du désert autour de cet oasis non loin du Caire. Á la différence de la pratique habituelle, ces portraits n’étaient pas réalisés pour être regardés. Cela était en effet aussi le cas avant qu’ils ne fussent découverts 1500 ans plus tard, au 19e siècle. Aujourd’hui on les rencontre dans les musées à travers le monde. Nous sommes interpellés par leur regard, chaque fois très personnel, venant de leur éternité. Leurs visages se tournent vers nous, silencieux, ne demandant rien au visiteur.
Ils témoignent de la vie des deux : d’eux-mêmes comme du visiteur, et que la vie est un cadeau.
C’est ainsi que le critique d’art John Berger les caractérise en 1999. Le plus souvent des personnalités sans nom, simplement des êtres humains, renonçant à être regardées, souvent imparfaits – tout cela en fait des portraits de l’humanité qui posent la question de l’infini et de l’éternité.
Dans ce contexte je m’inspire de l’œuvre de François Cheng (*1929), Les cinq méditations sur la mort
– autrement dit – sur la vie, ainsi que des Cinq méditations sur la beauté. Voici un exemple :
Parfois les absents sont là
Plus intensément là
Mêlant au dire humain
Au rire humain
Ce fond de gravité
Que seuls
Ils sauront conserver
Que seuls
Ils sauront dissiper
Trop intensément là
Ils gardent silence encore
Expositions
Montreal (Canada) 1986, Blaubeuren (Allemagne) 1994, Lörrach (Allemagne) 1996, 1998, 2000, Malaucène ouverture d’une galerie 2013 à 2020, Beaumes de -Venise 2015, Pernes-les-Fontaines 2016 (tous en Provence), Galerie Merlifique à Malaucène 2019 Neuf Brisach (France) 2022, 2023, 2024, Koïfhus à Colmar (France) 2023, Breitenbach (France) 2024. Paris novembre 2024 à janvier 2025, en préparation Zurich (Suisse) mars à juin 2025
1-Voir son article dans Le monde diplomatique, janvier 1999, p. 28, et John Berger, Les portraits de Fayoum, dans : John Berger, La forme d’une poche, fage édition, Lyon 2003
Expositions précédentes
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2022 - janvier 2023
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