« Le plus grand défi que Rudolf Steiner nous a posé est le défi avec lequel il a vécu tout au long de sa propre vie il y a plus d’un siècle, à savoir se battre contre le sectarisme. Oui, il était désolé parce qu’il voulait aider les gens, mais il voulait plus que cela, il voulait les laisser libres, afin que le point essentiel soit la liberté. On peut en effet les aider et leur donner son propre trésor, mais à la fin, ils sont dépendants ! Or c’est bien la dernière chose que Steiner voulait avoir, des gens dépendants… »  Ces quelques phrases prononcées tout au début du film indiquent bien le climat de ce reportage.

Lorsqu’on parle de Rudolf Steiner et de l’anthroposophie aujourd’hui, on a tendance à se focaliser sur des idées, et à prendre parti pour ou contre. Ce film, réalisé il y a quelques mois surtout aux USA, en Angleterre et au Goetheanum, choisit plutôt de montrer ce que des hommes et des femmes font au quotidien en s’inspirant de ses idées. Des enseignants, des agriculteurs, des médecins, parlent de ce qu’ils font concrètement pour tenter, là où ils sont, de guérir notre monde en difficulté. Avec simplicité, honnêteté, compétence, et une touchante humilité, ils témoignent de leur action jour après jour, auprès de tout-petits enfants, d’adolescents à problèmes, de terre polluée, d’adultes soi-disant handicapés, de malades, etc.

« Il y a beaucoup de choses dans notre monde actuel qui ne semblent plus avoir de sens – explique un agriculteur –, or c’est nous qui les avons créées. Il y a là quelque chose qui nous met au défi parce que ce n’est pas comme si cela nous tombait dessus de l’extérieur. Nous avons fait tout cela ! Mais nous commençons à voir les failles et à sentir que cela ne nous convient plus à un niveau humain très profond. Comment trouverons-nous notre chemin pour nous en sortir ? Je pense que Steiner a donné une carte routière qui peut nous aider à trouver ce chemin. »