Regard sur la dignité humaine en temps de crise
Le 13 mars 2021, Constanza Kaliks, membre du Comité directeur de la Société anthroposophique générale au Goetheanum, a donné pour le public français une conférence en ligne.
Dans sa conclusion, la conférencière s’est référée à un extrait d’une conférence de Rudolf Steiner de 1922, que nous restituons ici du fait de sa pertinence dans notre actualité.
« En ce qui concerne le fait que l’humanité se développe vers l’individualisme, il est absurde de dire qu’avec l’individualisme éthique on détruit la société. Il importe bien plus de rechercher les forces grâce auxquelles le développement de l’humanité peut se poursuivre, parce que cela est nécessaire à l’évolution des hommes, au sens de l’individualisme éthique qui seul peut soutenir et vivifier une société de manière juste.
Une de ces forces-là est la confiance; la confiance d’homme à homme. De même, pour l’avenir éthique, lorsque nous plongeons dans notre être intérieur, nous devons faire appel à l’amour , c’est à la confiance qu’il faut en appeler quand nous considérons les rapports des hommes entre eux. Ainsi nous avançons vers l’éthique du futur. Quand nous abordons l’être humain, nous devons ressentir en lui l’énigme du monde ; l’énigme du monde qui se métamorphoses. Ainsi nous développerons le sentiment juste qui éveillera la confiance au plus profond de notre âme. La confiance, au sens très concret, la confiance individuelle, particularisée, est la chose la plus difficile à engendrer dans l’âme humaine. Mais la civilisation n’avancera pas vers l’avenir sans une pédagogie, une pédagogie de la culture, orientée vers la confiance. Pour l’avenir, l’humanité devrai ressentir la nécessité de construire toute vie sociale sur la confiance, mais elle devra aussi découvrir combien il est tragique que la confiance ne puisse pas trouver place dans l’âme comme il convient. »
Rudolf Steiner, La Rencontre des générations, EAR, 1988, p. 108 s.